Gandhi...

Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours. Gandhi

mardi 9 novembre 2010

Dimanche 7 novembre… Autre jour unique !












































Unique car je pense ne plus jamais revivre cette situation et très peu de monde a connu ce moment si particulier.
La femme de Parashu, Roni, mène un projet depuis un an maintenant qui est de venir en aide à un village vivant en autarcie totale. Le but principal est tout d’abord d’établir un premier contact pour arriver à une relation de confiance. Roni leur donne des conseils sur leurs plantations et fais en de son mieux pour envoyer les enfants à l’école. Seulement trois d’entre eux (sur une trentaine je pense) y vont…
Nous partons donc à 9h de Hootgalli pour… et bien je ne sais pas du tout où on était et ce n’est pas vraiment important ! Let’s go avec Fiat uno à 6 : n’y voyez aucun problème car en Inde, une famille entière peut voyager sur un scooter !
Une heure de route et c’est l’heure du café. Notre « aire d’autoroute » est un shop paumé où la famille est connue : je goute le café que l’on me propose. Papa et Maman, avec la nouvelle acquisition Nescafé, vous avez de la concurrence !!. En face de moi, un vieil homme très maigre, les yeux brillants, me rends mon sourire. Cet homme m’était très sympathique car il avait le physique typique du vieil indien que l’on imagine : plus de dents et un bonnet Reebok comme on en voit dans les reportages Arté ^^. Des rencontres silencieuses, de l’observation,… il suffit d’un rien parfois pour être marquée par une personne !
Nous reprenons la voiture pour arriver dans un village où nous continuons à pied. Nous passons par une maison où habite la maman d’une des jeunes filles de l’orphelinat. Nous traversons des champs de gingembre pour arriver à la foret. « Faites attention aux cobras ! » mais oui bien sûr… Que le quotidien change !
J’aperçois alors un premier groupement de maisons. Roni nous présente la famille qui y vit. C’est à ce moment que j’ai vécu LA RENCONTRE sans préjugés : nous ne connaissons rien de leur vie et ils ne connaissent rien de la nôtre. Pas de communication : des regards, des sourires, des saluts,…  J’ai évidemment mis du temps avant de sortir mon appareil photo… comme premier contact ce n’est pas le bon moyen d’après moi. Nous étions là, postés devant eux, aussi curieux qu’eux de les découvrir eux et leur environnement… Ce silence, ces regards… puis ces sourires. Alors nous nous serrons les mains. Mais vous savez, une vraie poignée comme « on est connectés » pas comme au travail… Pour connaitre leur prénom sans traducteurs… je dirais que c’est mission impossible mais qu’importe. Ca nous a même valu un fou rire car la femme ne comprenait vraiment pas ce que je lui voulais !
Ce moment est très précieux !
Nous faisons quelques pas pour trouver un autre groupement de maisons et tout le monde nous suit. Nous décidons alors de distribuer les peluches que Natasja a apporté de son association. Nous avons trouvé des enfants différents de ceux des villes. Ils étaient innocents comme nos petits européens. Dans les villes et même dans le village où j’habite, je me fais tirer le pantalon par des petits de 5 ans « money money money » et cela m’a beaucoup agacé au début. Mais après tout, on leur appris à faire ca… Le contact n’a aucune valeur humaine à ce moment et c’est le problème que je rencontre en Inde : en qui faire vraiment confiance ? Sûrement les femmes, personnes les plus délaissées et parfois maltraitées par la société indienne.
Les enfants que nous avons en face de nous ont plutôt peur de nous. Pour la plupart d’entre eux, c’est la première fois qu’ils voient des blancs qui ont des vêtements bizarres, des cheveux blonds, qui ne parlent pas leur langue, et qui veulent les approcher ! Quelle horreur !
Nous voila au milieu rizières : règne un gros problème pour cette communauté : il y a des squatteurs et pas des moindres… des éléphants qui saccagent pas mal de leur culture ! Nous devions d’ailleurs éviter les énormes trous laissés par leurs énormes pates dans les rizières. Seule solution : les tuer, avec des sortes de mines artisanales…
Puis nous traversons un nouveau groupement de maison (oui je sais, ca fait beaucoup !!): celui d’une des filles d’Odanadi maintenant mariée. Nous allons dans leur temple perso (la classe !) : on nous verse de l’eau sur nos pieds nus avant d’y entrer. Nous prions, passons nos mains sur le feu, les passons sur le visage. Puis le chef nous verse une cuillère de jus de noix de coco dans la main droite… puis un mélange de banane et noix de coco. Comme vous pouvez vous en douter, ma réflexion a été totalement « occidentale » : euh… il s’est lavé les mains avant de mixer ca avec ses mains ? et l’eau avec laquelle il a cuisiné, elle vient d’où ? Cela a duré peut être 5 sec… Mais une fois qu’on vous a versé cela dans les mains… vous devez juste suivre la tradition ! Je suis là pour ca après tout ! C’est ce genre de choses que je recherche aussi !
Nous finissons cette visite par notre troisième thé de la matinée…
Seconde étape de la journée : the golden temple. 10000 tibétains réfugiés y vivent… Les drapeaux accrochés de partout nous font alors voyagé au Tibet et au Népal. Nous entrons dans le temple. Tellement de couleurs et une certaine ambiance si apaisante. Je n’ai pas de mots.
 Parashu et Roni sont hindous mais je les vois prier Boudha… j’ai encore tellement de choses à comprendre ! En tout cas, pour méditer, il suffit de fixer Boudha dans les yeux… au bout de deux minutes, je ne méditais plus… Boudha avait négocié avec morphée : j’étais prête à déballer mon duvet pour un petit dodo !
Troisième et dernière étape de notre journée : repas chez des amis de Parashu. Adorables, nous avons été reçus comme des rois. Parashu est vraiment très apprécié. Nous mangeons par terre et sur des feuilles de banane. Je me suis jetée sur une sorte de petite ratatouille. L’erreur de débutante !! j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps et toussé pendant cinq bonnes minutes. Dans ces cas là, vous cherchez quelque chose pour vous soulager la langue, jusqu'à  vouloir la gratter !! Mais rien n’y fait, vous n’avez plus qu’à partager le fou rire que vous provoquez dans l’Assemblée !
Nous reprenons la route où nous traversons le village qui fête Diwali… C’est un autre style que les embouteillages parisiens mais cela provoque le même stress. Nous pouvions aussi profiter de la fête alors ca ne m’a pas plus gêné que ça !
Nous sommes de retour tard et sommes fatigués : c’était une journée harassante et tant de choses à digérer, accepter aussi… Il me semble même que je ne réalise pas encore !
Cette semaine, je reste à l’orphelinat auprès des filles… Nous venons d’ailleurs d’en accueillir une nouvelle hier soir. Sa vie n'a pas ete des plus simples!
Je vous laisse avec j'espere un petit bout de ce jour magique !!

2 commentaires:

  1. Coucou Gaudi,

    J'aime bien les photos des bouses de vaches, je trouve que c'est assez artistique.
    Tu m'as fait rire avec le lait de coco dans la main...j'ai pensé la même chose... et j'imagine ma tête... et pour Morphée et Budha; comme c'est étonnant!

    Très beau récit en tout cas, les photos sont très impressionnantes... la petite photo de la pièce verte et rouge bizarre là, c'est quoi?

    En revanche...ils tuent les éléphants? (QUEUAAAA??) Je pensais qu'il était plus ou moins sacré, mais j'ai du me tromper!

    Ca a avait l'air assez fou en tout cas en effet... c'est émouvant de lire tout ça.

    Je te fais de gros bisous!

    RépondreSupprimer
  2. Ces photos sont superbes.

    Merci pour ce partage. Ne redescend pas sur terre, la vie est beaucoup plus simple qu'on on ouvre les yeux comme tu le fais

    A bientôt. Igor

    RépondreSupprimer