Happy Diwali

Mon premier week end fut très riche… et je dois dire qu’en ce lundi, je me sens un peu fatiguée !

Tout a commencé vendredi soir : c’était le premier jour de la fête « DIWALI », la fête des lumières. A cette occasion, les hindous échangent des cadeaux. Cela ressemble un peu à Noël pour les chrétiens. Mais une chose diffère : ca se voit et s’entend très vite. Tous les indiens achètent des Crackers ou des pétards et aussi des feux d’artifice. Dès que la nuit tombe (18h), le bruit des pétards tonne jusqu’à… 23h00 environ. Et cela pendant trois jours ! En plus de cela pour un DIWALI qui se respecte, il nous faut :

·         Des lampes : petits récipients en terre cuite dans lesquels sont baignés des mèches dans de l’huile

·         De l’encens

·         Des fleurs de partout

·         Des prières et des pensées

Car oui, avant tout, est fêtée la vie, la santé et le bonheur pour tous ceux qui sont dans nos cœurs. Ceux qui me connaissent assez bien doivent se douter à quel point mon cœur était rempli durant ces trois jours…  Je dois avouer que j’ai été très émue. C’est un très bon début de mission solidaire je pense…

Nous avons fêté Diwali à l’orphelinat uniquement le vendredi soir. Je suis restée avec eux pour la préparation. Ce vendredi était un jour férié donc les enfants et jeunes filles ont jardiné et se sont attelé aux différentes tâches ménagères pour préparer la fête. (C’est très propre chez les indiens mais je crois qu’ils ont un petit problème avec l’environnement : les déchets sont en effet  jetés au pas de leur porte… ce qui explique l’état déplorable des rues indiennes…) Est venu le temps de la douche et les filles ont mis leur plus belle robe dont elles sont si fières et se sont maquillées : un peu de noir sous les yeux (Big up Emilie^^) et de la poudre blanche sous le visage. C’est très commun en Inde et j’aurais plutôt tendance à rapprocher ça au système de castes. En effet, les indiens très noirs de peau proviennent généralement de la caste des farmers ou autres qui travaillent dehors (castes basses)… mais peut être que je me trompe !

Certaines jeunes filles dessinent aussi des « Rangoli » sur le sol dehors. Ce sont des dessins indiens : j’ai adoré les regarder faire. Jusqu'au moment où une petite arrive avec un sac plein de… bouse de vache !! Elle fourre la main dedans et forme une sorte de boulette qu’elle pose ensuite délicatement au centre du Rangoli. Elle y plantera ensuite quelques fleurs. Je dois dire qu’à ce moment là, je n’avais plus de mots… J’étais morte de rire, à l’intérieur bien sûr… Cela fait partie des contradictions indiennes !!  Ils font de belles choses même si au plus profond, on peut trouver ce qu’il y a de pire…

La nuit tombe et nous mettons la musique dans le hall éclairé toutes les lights brillent... Les filles dansent et nous invitent. C’est la fête ! Les flashs des appareils photos rythment la scène. Les sourires et les petites étoiles apparaissent dans leurs yeux…

Parashu (l’un des deux directeurs) arrive et là, c’est l’euphorie ! Tout le monde sort, tout en dansant criant et chantant… les crackers sont distribués, enfin non… Les enfants se jetent sur le sac plastique et déjà quelques brindilles s’illuminent. Pour vous imaginer, il s’agit des sortes de bougies qui crépitent sur nos gâteaux d’anniversaire. Tous les enfants ont maintenant ces brindilles dans les mains et forment de grands cercles… HAPPY DIWALI !!

Quelques pétards, et des rockets… Des cris, de l’excitation mais aussi de l’angoisse pour certaines. J’entends des « Sister, sister, sister !!! » et on s’agrippe à moi ! Tant mieux, moi non plus je ne suis pas très rassurée. J’ai tellement appris l’animation dans la sécurité… que je me demandais à cet instant comment cette soirée allait finir avec tous les doigts aux mains et tous les yeux indemnes !! Bien sûr tout s’est très bien passé, mais je ne saurais pas comment vous l’expliquer !

C’était un très très beau moment pour moi car beaucoup de pensées vous traversent à ces moments là. Comment dire en français ? … Un moment unique oui !!

Samedi soir, nous avons fêté DIWALI « en famille » : Parashu, Roni, Jancy une de leur fille, Natasja, sa maman Yvonne et moi. Nous nous sommes retouvées entre femmes pour préparer le repas vers 18h30. Je vous préviens, pour des renseignements et conseils concernant la cuisine indienne, ca sera pour plus tard… Ils mettent tellement de choses dans leurs plats : je suis curieuse donc je demande ce que c’est… deux secondes après ? Une autre épice. Oui mais j’ai oublié le nom de la première ^^ !

Ce que j’ai observé pour l’instant est leur manière de manipuler les aliments. Des gestes lents mais sûrs. Tout se fait à la main une fois que les ingrédients sont coupés : la main droite uniquement est utilisée pour les aliments et la main gauche pour les autres manipulations. Les odeurs émanant de la cuisine, mélangées à celles de l’encens, des lampes, et les chants de la petite Jancy… nous offrent une sérénité en totale opposition au vacarme de la rue que nous pouvons entendre dans la rue. 

Nous nous réunissons sur le pas de la porte autour de la « big light », nous « prions »,  allumons une light qui portera vos vœux…

Et hop hop hop allez, à nous de mettre le feu maintenant! On sort les crackers et les pétards ! C’était très amusant, la petite était tellement excitée… et puis j’avais l’impression de revenir un peu en enfance : amener mon pétard à la flamme, le jeter hâtivement et courir en me bouchant les oreilles et en fermant les yeux!!

Dimanche est le jour où l’on célèbre le plus DIWALI, nous pouvons alors croiser toutes les vaches décorées. Elles ont un beau style je dois dire ! Leurs cornes sont peintes, elles ont des colliers de fleurs et parfois même des points de toutes les couleurs sur le corps : une sorte de dalmatien coloré ! Durant cette journée (que je vous raconterais très bientôt), nous avons traversé beaucoup de villages et j’ai réalisé à quel point l’Inde était colorée… et bruyante aussi, mais cela aussi sans festival !

J’ai beaucoup « prié » ce week end et je ne sais pas vraiment en quel dieu j’ai cru à ces moments… En tout cas, mes pensées vont évidemment vers la France mais aussi vers tous ceux que je viens de rencontrer et avec qui je vais vivre pendant ces cinq mois !

PS : le dernier feux d’artifice que j’ai vu est celui du 14 juillet lors du stage de Carquefou avec tous les coopérants DCC. Même si aujourd’hui, nous sommes tous dispatchés partout dans le monde, notre slogan est vraiment approprié : « on est ensemble ».