Gandhi...

Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours. Gandhi

mercredi 23 mars 2011

Roni’s place : deuxième… et dernière.

C’était il y a quatre mois. Un de mes premiers articles parlait d’un des projets de Roni, la femme de Parashu : celui d’aider une « tribu » avec des « personnes de la jungle » … Cela a été un de mes grands coups de cœur indien. D’autant plus que la majeure partie du loyer que je paie est directement dépensée pour eux.

Le grand évènement ce vendredi était « la première fois du puit ». Alors le voilà…
C’est ca, un tuyau et trois manivelles qui sortent de terre. Ca parait franchement ridicule comme ca. Mais quand l’eau arrive, je vous assure que votre visage se met automatiquement à s’illuminer et vous souriez. Voir Roni si heureuse faisait aussi très plaisir à voir ! Quand on pense à quel point cette petite chose va faciliter le quotidien de tout un village…







On a ensuite fait un tour dans la jungle. Les filles d’Odanadi qui nous accompagnaient nous racontaient les anecdotes qu’elles avaient eues en foret. J’avais l’impression de retourner à l’âge de 10 ans, à 11h, un soir de colo où l’on se raconte les histoires d’esprit, de la dame blanche, ou de je ne sais quoi encore. Bref, j’avais les chocottes ! Les éléphants saccagent tout dans ce village, et puis les fauves mangent leurs bêtes d’élevage. Alors, en me baladant dans cette fameuse jungle, je me demandais juste ce que je devais faire si un tigre du Bengal s’incrustait dans notre discussion !! Heureusement, nous avons juste eu le droit à un petit concerto d’éléphants. De loin !



 
Un peu plus tard dans la journée, rencontre de Sumati. Sumati qui se joint à nous pour le Tchai. Elle nous dit alors que sa petite de 7 ans est décédée la semaine dernière. Elle parle Kannada et je n’ai eu le droit qu’à cette première phrase de traduite. En attendant la suite, je pense que je l’ai dévisagée. Ce petit bout de femme, qui fait la moitié de moi, nous raconte en plein milieu d’un thé, comment sa petite est partie. Elle ne faiblira pas. Elle amènera juste un bout de sa robe à son visage pour reprendre ses esprits. La petite est morte d’une maladie qui est facilement soignable par un médecin. Mais la maman nous dira que c’est le diable qui est venu l’emporter. C’est comme cela chez eux. Un docteur ne peut pas rivaliser contre le diable… Oui, hé ben je vais lui parler au diable moi ! C’est déjà le deuxième enfant que tu lui prends, alors tu vas un peu te calmer !


  
A la fin de la journée, Parashu fait rire les filles dans la voiture, avec la radio indienne en fond. Tout le monde s’assoupit… sauf Rashmi, qui a les yeux écarquillés. Je lui demande si elle n’est pas fatiguée. Elle me répondra que non, elle profite de ce qu’elle voit de l’outside. Et oui, c’est cela aussi d’être en sécurité à Odanadi… c’est aussi un peu manquer de l’air de l’extérieur ! Alors Merci Roni !

lundi 21 mars 2011

Happy Holi !


Ce 19 Mars 2011, au programme à l’orphelinat : Bataille de poudre multicolore.

Parce que c’est la tradition. Parce qu’ici, on fait comme on peut sans la neige. Et même que colourful, c’est super joli. Parce que c’est aussi un super moment à partager !









mercredi 9 mars 2011

Recette Indian Sweets appelés Chocolate Ladoos

Temps : 20 minutes de préparation + 20 minutes de roulage (sous les aisselles, vous me direz ?)
Sourires : 27380 (par personne)
Tâches sur le tee shirt : 2,33 en moyenne
« MMmmmHHhh » : 568


Chocolate Ladoos préparés par Jancy, Tounga, Rani et Oudou

Ingrédients :

1 ½ tasse d’avoine
1 ½ tasse de Noix de Coco Râpée
1 tasse de lait d’amande
2 tasses de Jaggery (comparable au sucre, mais encore plus sucré que du sucre, vous voyez ?)
½ tasse de cacao
1 cuillère à café de cannelle
1 cuillère à café de gingembre râpé
1 à 2 barres de Chocolat noir (2, c’est mieux !)

Première étape : Faire bouillir le lait d'amandes dans une poêle et ajouter la noix de coco râpée. Lorsque le lait absorbe la coco, ajouter l'avoine et le sucre. Remuer continuellement jusqu'à ce que le mélange commence à quitter les bords de la casserole.

Deuxième étape : Dans un bain-marie, faire fondre le chocolat noir. Ajouter le cacao en poudre, la cannelle, le gingembre et le chocolat noir au mélange et laisser refroidir.

Troisième étape : Laisser refroidir et rouler le mélange en petites boules et décorer de noix de coco râpée.

Quatrième étape : Déguster.

Recette issue du Cookbook Project – Odanadi Seva Trust
www.thecookbookproject.weebly.com

vendredi 4 mars 2011

Merci l'ami!

Lors d’une excursion en ville de Mysore, alors que je travaillais les limites de ma patience – Après trois visites chez le tailleur en vain, je pensais enfin pouvoir récupérer ce jour ci la taie d’oreiller qui devait théoriquement être prête le mercredi 16 Février…- sous une chaleur de plomb, je sens comme une caresse agréable sur mon pied gauche…

Agréable jusqu’au moment où je pose le pied par terre… sans ma tongue ! AIEUH, le sol est si chaud ! Pourquoi n’y avais-je pas pensé ce matin. Roni, Amma indienne, m’avait pourtant prévenu que ces chaussures n’étaient pas faites pour crapahuter !! Fais demi tour pour récupérer ma chaussure achetée il y a deux semaines (avec l’autre bien sûr), qui s’est complètement décomposée. Comparable à la voiture de Bourvil dans un de ses films… Chaud, chaud, brulant est le sol!! Hé oui, j’ai enlevé la deuxième tongue pour paraître le moins bête possible. C’est râté car à présent, je me surprend à imiter un croisé de flamant rose et un cheval en plein dressage, à la recherche d’une partie du trottoir à l’ombre. REPERE !! Fiouf ! Enfin dans un Bouiboui. Je pose la question : y aurait il un marchand de chaussures pas loin ? Le commerçant me montre… OMG, au bout de l’avenue. L’avenue Indienne je veux dire. Un petit kilomètre. Les larmes aux yeux (de rage et de honte), je commence ma course. Oui, à présent, je cours.

Et là, une lumière perçante m’éblouit, chasse mon humeur bougonne. Il était là. Mon ange indien de la tongue. Réparateur de chaussures ou je ne sais pas comment on dit. Pieds nus et mes chaussures à la main, je m’avance vers lui. Il me sourit. Son copain me dit « Sit ! ». Mauvais signe généralement. On vous oblige à vous asseoir souvent, pour ensuite vous annoncer que ce ou celui que vous cherchez, hé bien, il va falloir l’attendre. En Inde, en attend. Peut être que c’est pour ca que tout le monde fait du Yoga… rester ZEN ! Oui, je peux vous le confirmer, ma patience que l’on appelle dans la famille « Patience Béjard », est mise à rude épreuve. Pour en revenir à mon histoire, je n’ai pas vraiment notifié le « Sit ! ». J’étais tellement soulagée de poser mes pieds sur un sol agréable. Donc je me pose sur le bidon comme une Westerner bien élevée, tend ma paire de chaussures à cet homme toujours souriant. Il colle, sourit, coud, sourit, me demande d’où je viens, sourit, coupe, sourit, me dis que j’ai le style indien (merci…), sourit, me tend ma paire comme neuve, sourit, me dit « 40 roupies », et enfin vous l’aurez compris, sourit.
Pourquoi je vous raconte cette histoire qui n’est définitivement pas palpitante ? Car je voulais partager ce que j’appelle les petits bonheurs de l’Inde. Faire réparer ses chaussures deux minutes après l’accident, en partageant un moment sympathique avec des indiens adorables et simples…

Cassez votre talon dans les rues de Paris… Vous n’aurez plus qu’à bousiller vos socquettes ou bien être ridicule dans le métro à boitiller tout en essayant de rester le plus naturellement possible. De trouver enfin un marchand de chaussures à deux stations, qui vous montrera la paire la moins chère à 40 euros… Il vous tendra la boite sans un mot. Vous resterez dépareillée le reste de la journée, et de mauvaise humeur !

Ce 1er Mars 2011, je peux vous dire que le meilleur moment fut « l’accident de tongue ».