Gandhi...

Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours. Gandhi

mardi 23 novembre 2010

Hassan Beauty

Vendredi 19 novembre 2010, 

Premier petit trip avec les hollandaises pour la journée. Direction Hassan à 120 km au Nord Ouest de Mysore. En fait, cette petite ville n’a rien de particulier : elle n’est qu’une base pour visister Belur, Halebid et Sravanabelagola (vous croyez que je ne vous vois pas… A vous dire « Trop long et compliqué ce mot je passe au dessus ! » Allez, entrainez vous à le dire d’un coup sans lire, sans bafouiller et en étant le plus naturel possible…). Tout ca pour dire qu’on n’a pas fait cette dernière étape…
Donc Go to Hassan en bus de notre village Hootagalli à 6h30. 3 heures de voyage. L’équivalent de 1,33 euros le trajet. Puis, 30 minutes pour arriver à Halebid. Les voyages en bus en Inde sont… indiens quoi ! Des virages, des dépassements pendant lesquels on se surprend à joindre les deux mains et regarder au ciel !, des klaxons, et des paysages magnifiques… Et dire que je pensais me reposer aha !
Halebid : deux magnifiques temples hindous. Le premier appelé « Le temple de Hoysaleshera » est somptueux. Le deuxième, « le temple de Kedareshvara » est comme le premier construit sur le plan d’une étoile. Et nous sommes seules. Non pas les seules blanches seulement, nous sommes seules a le visiter a cet instant. Etre la comme si nous étions les premières ! Le sud de l’Inde est moins connu que le Nord mais c’est comme ca qu’il garde son charme…
Belur : j’ai moins aimé le temple de Chennakeshava mais adoré la nature autour, c’était aussi si calme…
En revanche, pour visiter l’Inde et en revenir enrichi, il faut comprendre les croyances du pays. Je n’en connais pas encore le 1/100 000 mais voilà les bases.
L’hindouisme. On la fait rapide… Cette religion repose sur deux principes :
1.      L’univers se fonde sur un ordre, la Vérité qui le maintient existence. Toute transgression de l’ordre se répercute sur l’ensemble du « cosmos ». Alors les catastrophes naturelles par exemple seraient expliquées par la rupture des équilibres traditionnels et donc perturbé le fameux ordre cosmique
2.      J’accroche plus avec le deuxième principe selon lequel l’homme est fait d’un corps périssable et transitoire, et d’une âme éternelle qui se réincarne indéfiniment d’un corps à l’autre en gardant une espèce de casier judiciaire des fautes des bonnes actions commises dans ses différentes vies : le « Karma ». Puis vient le temps de la réincarnation… On verra ca plus tard, dans un autre article. Parce que personnellement, j’en suis encore à la réflexion suivante : d’après cette théorie, qu’est ce que mon âme a bien pu vivre avant pour que ma vie « actuelle » me plaise autant ?! A méditer comme dirait l’autre !
Pour mieux comprendre quelques photos et essayer de percevoir les différences…
Il faut savoir que chaque Dieu (l’Inde en compte plus de 33 millions aha !)est associé à un ou plusieurs montures et possède des attributs propres , et que le nombre de bras souvent impressionnant symbolise la puissance ou la « souveraineté cosmique ». On ne va se rappeler aujourd’hui que de la trinité hindoue qui comporte :
-          Brahma : créateur du monde et il est né des eaux primordiales
-          Vishnou : son rôle est de protéger l’univers, il fait régner l’ordre
-          Shiva (mon préféré) : il peut détruire tout ce qui ne reflète pas la réalité. Sa monture est le taureau appelé Shiva… celui que vous voyez sur les photos car les deux temples lui sont dédiés.

Si vous lisez encore a cet instant, c’est que ca vous intéresse. Je l’espère en tout cas mais point trop n’en faut car il y a beaucoup de choses à apprendre, à accepter, à penser,… Vous imaginez notre état après la visite du premier temple avec un guide indien qui parle anglais, qui case tous les deux mots des noms de divinités, de principes hindous, température ambiante de 36°C… et en plus de ça, une petite leçon pour la française ! 
Oui oui, parce qu’en nous présentant une mini statuette d’une de la douzaine de frises composées de 348754 figurines (vous suivez ?), le guide nous explique que boire, c’est moche. A cet instant, il se tourne vers moi, me regarde droit dans les yeux et prononce cette phrase « Parce que un verre ca va, mais après deux trois verres bonjour les dégâts ! ».
Première réaction : il parle plus anglais… c’est pas un nom de Dieu… euh… ah ! Mais c’est du français ! Oh du français, et parlé par un indien ! Quel bonheur !
Deuxième réaction : « oui oh tout de suite, les français des picolos ! » J’entends très souvent ca en Inde ! Pourquoi il me regarde comme ca, chut ! Le dit pas à Shiva !
Troisième réaction : « A ce moment très précis mon petit guide, un petit verre de Rosé sous ce soleil, je suis sûre que tu aimerais…»
En effet, mes repères d’origine et mon éducation refont très vite surface lors de mes visites, mes voyages, mes découvertes, mes rencontres,… Ils conditionnent je pense, ma capacité à comprendre le système indien. Je peux vous dire que ce que j’arrive à comprendre parfaitement aujourd’hui est la définition du premier ministre Nehru de son pays étant comme « un paquet de contradictions retenu par des fils solides mais invisibles » !
En attendant la prochaine aventure, je pense très fort à vous !

http://picasaweb.google.com/106502262514569889427/Hassan#slideshow/5542728796040532274

lundi 15 novembre 2010

Un samedi a Odanadi

Je ne sais pas quoi vous dire... je pense que les photos parlent d'elles memes! C'etait une journee des plus simples mais des plus belles aussi.
C'etait aussi le jour du depart d'une des filles de 19 ans qui vivait a l'orphelinat depuis 7 ans. Elle rejoint sa famille. C'etait entre sourires et larmes. Jyothi, pour toi, une nouvelle page se tourne, pourvu qu'elle soit belle...

En esperant vous envoyer de bons ressentis...

La France me manque deja terriblement, mais je pense tirer une belle lecon de vie avec ces beaux moments. Arretons la psychologie de comptoir et Enjoy...

http://picasaweb.google.com/106502262514569889427/UnSamediAOdanadi#

samedi 13 novembre 2010

Le 10 Novembre 2010 "To rest..."

Oui, vous allez peut être trouver cet article déplacé mais à ce qu’il paraît à Paris (et de manière générale en France), il fait gris… Quelques photos pour vous dire que finalement, l’idée de ne pas avoir d’hiver et de ski cette année ne me déplaît pas tant que ça ! Vous faire rager un petit peu !











Plus sérieusement, j’ai un peu honte de vous montrer cela car je ne veux pas ressembler aux touristes de base qui se rendent dans un pays pour s’enfermer dans un club ou hôtel classe et qui ne voient en réalité rien du pays… Mais je veux vous montrer à quoi peut ressembler l’Inde aux portes de chez moi ! En effet, je peux me rendre à cet hôtel de luxe à pied. Pour 4 euros, les personnes extérieures peuvent profiter de la piscine !

Je crois que j’ai besoin de ces moments, ces sortes de repères, et ce calme… En effet, je suis face aux problèmes de trafic humain, de demandes de fonds, de corruption, de mariages arrangés, de regards très gênants dans la rue, l’éloignement de ceux que j’aime et qui sont ma vie, du manque de moyens humains et matériels pour mettre en place mes activités, d’une culture à apprivoiser et qui doit m’accepter telle que je suis, de la condition des femmes dans ce pays, de passés de certains petits qu’on ne peut même pas imaginer, l’apprentissage de la langue anglaise,… Un tourbillon !

Alors je me console près d’une piscine (non les filles, je ne prends pas de balle avec moi !) et vous rassure aussi. Car malgré tout cela et je ne saurais vous l’expliquer, je vais bien. Tout cela me rend plus forte et être aux côtés de personnes comme ma famille d’accueil me fait penser qu’on peut vraiment rendre le monde meilleur…

PS : je souffre toujours de mes coups de soleil !!
Prochain épisode : de nouvelles rescues et Para est de nouveau grand père (le baby is so cute…)

mardi 9 novembre 2010

Dimanche 7 novembre… Autre jour unique !












































Unique car je pense ne plus jamais revivre cette situation et très peu de monde a connu ce moment si particulier.
La femme de Parashu, Roni, mène un projet depuis un an maintenant qui est de venir en aide à un village vivant en autarcie totale. Le but principal est tout d’abord d’établir un premier contact pour arriver à une relation de confiance. Roni leur donne des conseils sur leurs plantations et fais en de son mieux pour envoyer les enfants à l’école. Seulement trois d’entre eux (sur une trentaine je pense) y vont…
Nous partons donc à 9h de Hootgalli pour… et bien je ne sais pas du tout où on était et ce n’est pas vraiment important ! Let’s go avec Fiat uno à 6 : n’y voyez aucun problème car en Inde, une famille entière peut voyager sur un scooter !
Une heure de route et c’est l’heure du café. Notre « aire d’autoroute » est un shop paumé où la famille est connue : je goute le café que l’on me propose. Papa et Maman, avec la nouvelle acquisition Nescafé, vous avez de la concurrence !!. En face de moi, un vieil homme très maigre, les yeux brillants, me rends mon sourire. Cet homme m’était très sympathique car il avait le physique typique du vieil indien que l’on imagine : plus de dents et un bonnet Reebok comme on en voit dans les reportages Arté ^^. Des rencontres silencieuses, de l’observation,… il suffit d’un rien parfois pour être marquée par une personne !
Nous reprenons la voiture pour arriver dans un village où nous continuons à pied. Nous passons par une maison où habite la maman d’une des jeunes filles de l’orphelinat. Nous traversons des champs de gingembre pour arriver à la foret. « Faites attention aux cobras ! » mais oui bien sûr… Que le quotidien change !
J’aperçois alors un premier groupement de maisons. Roni nous présente la famille qui y vit. C’est à ce moment que j’ai vécu LA RENCONTRE sans préjugés : nous ne connaissons rien de leur vie et ils ne connaissent rien de la nôtre. Pas de communication : des regards, des sourires, des saluts,…  J’ai évidemment mis du temps avant de sortir mon appareil photo… comme premier contact ce n’est pas le bon moyen d’après moi. Nous étions là, postés devant eux, aussi curieux qu’eux de les découvrir eux et leur environnement… Ce silence, ces regards… puis ces sourires. Alors nous nous serrons les mains. Mais vous savez, une vraie poignée comme « on est connectés » pas comme au travail… Pour connaitre leur prénom sans traducteurs… je dirais que c’est mission impossible mais qu’importe. Ca nous a même valu un fou rire car la femme ne comprenait vraiment pas ce que je lui voulais !
Ce moment est très précieux !
Nous faisons quelques pas pour trouver un autre groupement de maisons et tout le monde nous suit. Nous décidons alors de distribuer les peluches que Natasja a apporté de son association. Nous avons trouvé des enfants différents de ceux des villes. Ils étaient innocents comme nos petits européens. Dans les villes et même dans le village où j’habite, je me fais tirer le pantalon par des petits de 5 ans « money money money » et cela m’a beaucoup agacé au début. Mais après tout, on leur appris à faire ca… Le contact n’a aucune valeur humaine à ce moment et c’est le problème que je rencontre en Inde : en qui faire vraiment confiance ? Sûrement les femmes, personnes les plus délaissées et parfois maltraitées par la société indienne.
Les enfants que nous avons en face de nous ont plutôt peur de nous. Pour la plupart d’entre eux, c’est la première fois qu’ils voient des blancs qui ont des vêtements bizarres, des cheveux blonds, qui ne parlent pas leur langue, et qui veulent les approcher ! Quelle horreur !
Nous voila au milieu rizières : règne un gros problème pour cette communauté : il y a des squatteurs et pas des moindres… des éléphants qui saccagent pas mal de leur culture ! Nous devions d’ailleurs éviter les énormes trous laissés par leurs énormes pates dans les rizières. Seule solution : les tuer, avec des sortes de mines artisanales…
Puis nous traversons un nouveau groupement de maison (oui je sais, ca fait beaucoup !!): celui d’une des filles d’Odanadi maintenant mariée. Nous allons dans leur temple perso (la classe !) : on nous verse de l’eau sur nos pieds nus avant d’y entrer. Nous prions, passons nos mains sur le feu, les passons sur le visage. Puis le chef nous verse une cuillère de jus de noix de coco dans la main droite… puis un mélange de banane et noix de coco. Comme vous pouvez vous en douter, ma réflexion a été totalement « occidentale » : euh… il s’est lavé les mains avant de mixer ca avec ses mains ? et l’eau avec laquelle il a cuisiné, elle vient d’où ? Cela a duré peut être 5 sec… Mais une fois qu’on vous a versé cela dans les mains… vous devez juste suivre la tradition ! Je suis là pour ca après tout ! C’est ce genre de choses que je recherche aussi !
Nous finissons cette visite par notre troisième thé de la matinée…
Seconde étape de la journée : the golden temple. 10000 tibétains réfugiés y vivent… Les drapeaux accrochés de partout nous font alors voyagé au Tibet et au Népal. Nous entrons dans le temple. Tellement de couleurs et une certaine ambiance si apaisante. Je n’ai pas de mots.
 Parashu et Roni sont hindous mais je les vois prier Boudha… j’ai encore tellement de choses à comprendre ! En tout cas, pour méditer, il suffit de fixer Boudha dans les yeux… au bout de deux minutes, je ne méditais plus… Boudha avait négocié avec morphée : j’étais prête à déballer mon duvet pour un petit dodo !
Troisième et dernière étape de notre journée : repas chez des amis de Parashu. Adorables, nous avons été reçus comme des rois. Parashu est vraiment très apprécié. Nous mangeons par terre et sur des feuilles de banane. Je me suis jetée sur une sorte de petite ratatouille. L’erreur de débutante !! j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps et toussé pendant cinq bonnes minutes. Dans ces cas là, vous cherchez quelque chose pour vous soulager la langue, jusqu'à  vouloir la gratter !! Mais rien n’y fait, vous n’avez plus qu’à partager le fou rire que vous provoquez dans l’Assemblée !
Nous reprenons la route où nous traversons le village qui fête Diwali… C’est un autre style que les embouteillages parisiens mais cela provoque le même stress. Nous pouvions aussi profiter de la fête alors ca ne m’a pas plus gêné que ça !
Nous sommes de retour tard et sommes fatigués : c’était une journée harassante et tant de choses à digérer, accepter aussi… Il me semble même que je ne réalise pas encore !
Cette semaine, je reste à l’orphelinat auprès des filles… Nous venons d’ailleurs d’en accueillir une nouvelle hier soir. Sa vie n'a pas ete des plus simples!
Je vous laisse avec j'espere un petit bout de ce jour magique !!